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1 juin 2023

La Diagonale des Yvelines

L'année 2022 d'un point de vue sportif se termine après ma participation à La Mascareignes fin Octobre 2022. J'ai prévu de faire une pause de toutes activités sportives pendant la période hivernale, pour me faire opérer des varices de la jambe gauche. Tout est planifié depuis des mois, ainsi qu'une intervention chirurgicale organisée pour mon fils. Un mois assez stressant avec quelques péripéties qui ont failli mettre à mal tout le plan mais finalement tout se passera comme prévu. 

Après mon opération (le 26 Novembre 2022) me voilà avec un arrêt de travail de 15 jours et un arrêt du sport pendant 6 semaines. Assez surprise car il m'avait annoncé 1 mois sans sport à la base. Alors je négocie sévère avec le chirurgien pour qu'il accepte ma reprise le 25 Décembre. Il finit par céder mais me met en garde d'être très à l'écoute de mon corps et de stopper si douleurs présentes, cela tombe bien je comptais reprendre trèèèèès progressivement. Le chirurgien me connaissant depuis un moment (par le biais du boulot) pensait probablement que j'allais borner comme si de rien n'était !! Mais non je suis sage qu'une image.

25 Décembre 2022, enfin le jour tant attendu arrive. C'est pas Noël ni les cadeaux dont je rêve mais de rechausser mes baskets !! Cette attente m'a semblé interminable et pourtant j'ai déjà vécu de nombreuses semaines d'arrêt pour des soucis de santé. Pour Noël, au programme, une garde au boulot de 8h à 20h, donc la reprise se fera à la frontale vers 6h30, après une courte nuit car réveillon chez ma meilleure amie.

Je recommence avec le plan de reprise post blessure de la clinique du coureur. Je connaissais déjà leur plan pour l'avoir déjà pratiqué sauf que cette fois je prends le plan sur 3 semaines mais je double chaque séance de la 1er semaine pour que le démarrage soit encore plus progressif. C'est pas la sortie du siècle, 5 minutes de marche puis 5 x 1 minute course-1 minute marche et pour terminer par 5 minutes marche. Pas besoin de plus pour me rendre heureuse même si je dois l'avouer que les sensations ne sont pas terribles. Je ressens une petite gêne au niveau de la jambe opérée mais ça, le chirurgien m'avait bien mis en garde. 😂

Je m’étais promise de ne pas prendre de dossard avant le début d’année 2023, ne sachant pas comment allait se dérouler la reprise. Sauf que, c'est Noël et c'est jour de promo (Navette gratuite) si inscription ce jour, pour une course que j'ai en tête en Ile de France. Le cadeau étant très intéressant, j’ai donc fais fumer la carte bancaire.

Comme à mon habitude, je me dis que je suis folle et qu’en plus le délai est très short pour se remettre en condition mais qui ne tente rien n’a rien !!

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La diagonale des Yvelines sous le format 100km et 1300m d+ sera mon 1er objectif de l’année, le 1er Avril 2023. Le choix de cette course ne s’est pas fait sans réflexion, le but étant de se remettre dans les rails de l’ultra rapidement. Je l’ai choisi pour avoir « juste » à gérer l’endurance sans la difficulté du dénivelé et de la technicité du terrain. Ça c’est pour après car j’ai aussi craqué sur une course en montagne fin Mai.

Finalement les sorties running suivantes seront plus prometteuses et au fur et à mesure des séances, les gênes et micro douleurs s’estompent complétement.

Fin Janvier, le plan est terminé. Il est temps d’allonger les distances tout en restant prudente de ne pas se blesser mais il va falloir augmenter les kilomètres. Jusqu’ici les sorties n'ont pas dépassé les 6km et une rando de 19km. Dans un chouïa plus de 2mois, je dois faire 100km !! Comment dire que j’ai la sensation d’avoir eu les yeux plus gros que le ventre et un peu trop ambitieuse en m'inscrivant à cette course. Je ne m’avoue pas vaincu pour autant, j’aime les défis même s’ils m’apportent une dose de stress. Celui-ci se retrouve finalement être un défi conséquent à relever. 

La prépa est constituée de sorties running, séances de renfo, sessions zwift. Je me programme également 5 semaines avant l'échéance une grosse rando-course de 53km (ralliant Château-Thierry à chez moi) avec une collègue, un défi dans le défi 😂. En planifiant cette sortie, je me dis que je dois être capable de la réaliser sans trop de souffrance sinon comment prétendre en faire le double, dans à peine plus d'1 mois. Le but étant de se rassurer un peu. La prépa est adaptée aussi en fonction des semaines où je garde les enfants et les gardes au boulot.

Les semaines défilent trop vite à mon goût et c’est déjà le week-end de la course. J’ai l’espoir que la course soit un poisson d’Avril vu qu’elle a lieu le 1er Avril mais non, ce n’est pas une farce.

La météo est pluvieuse depuis un moment, nous sommes en plein dans les giboulées de Mars. Les prévisions lors de la course sont au vent, aux averses de pluie et à la fraîcheur. Choix délicat pour opter pour la tenue adéquate mais j’ai suffisamment dans ma garde-robe pour me décider mais souvent, trop de choix tue le choix. 😂

J’ai posé mon vendredi pour pouvoir récupérer mon dossard la veille et arriver tranquillement au Airbnb. Je fais également, un repérage pour trouver le lieu du départ de la navette et éviter un stress inutile le lendemain, vers 3h30 du matin. Au final tant mieux car les infos trouvées sur le site internet ne m'amenais pas à l’endroit exact. Tout est fin prêt, pour ne pas à réfléchir en pleine nuit, quand le réveil va sonner vers 2h du matin. Y a plus qu’à se reposer, les jeux sont faits.

La nuit fut mitigée mais j’ai pu me reposer un peu, je suis surexcitée et un peu stressée. Je me force à manger mon petit déjeuner habituel (mélange de flocons d'avoine, graines, lait d'amande, pomme et un gros bol de tisane), je m’habille et c’est déjà l’heure d’affronter le froid et le vent. Il y a un parking facile d’accès et prioritaire pour les personnes qui font l’ultra, en même temps, nous sommes les seuls sur place vu l’heure très matinale. Il faut pointer auprès d'une personne de l'orga pour s'assurer qu'on a bien payé notre place dans la navette. Il commence à pleuvoir un peu et il fait super froid, nous nous agglutinons en masse pendant plusieurs minutes sous l'abri bus. Nous avons enfin le droit de monter dans la navette et nous partons vers 4h15, le temps d'attendre les derniers retardataires. C’est parti pour environ 1h de trajet pour rejoindre le départ à Breuil-Bois-Robert. Tout le monde est calme, dans sa bulle. Arrivée à destination, nous rejoignons une petite salle des fêtes et tant mieux car avec la chaleur dans le bus, en sortant le froid me saisit sur place.

Passage aux WC, derniers petits réglages, dépôt du sac à la consigne qui sera rapatrié à l’arrivée (Rochefort-en-Yvelines) et c’est l’heure de s’approcher du départ.

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Nous sommes pas très nombreux (127 concurrents), le coup d’envoi est donné à haute voix, le long de la barrière de sécurité à la sortie de la salle. Le vent souffle, il est temps de courir pour se réchauffer. Il est 6h du matin, il fait nuit noire et on rentre directement dans les sentiers. Le 1er point de ravito et barrière horaire se trouve 19km plus loin. Je perds un peu mes repères quand je cours de nuit, je me rends pas compte que l'allure est un peu élevée vu le programme de la journée, j’arrive donc au 1er ravito en 2h (45min avant l'heure limite). Je décide de ralentir pour ne pas risquer de me griller mais je tente de maintenir une petite allure malgré tout. Les barrières horaires sont assez serrées car le temps limite de la course est de 15h30, donc il ne faut pas traîner non plus.

Heureusement la météo est clémente jusqu’ici, à part le vent. Je me prends un crachin au lever du jour qui fait ensuite place à une belle averse en traversant le pont au dessus de l’autoroute A10. Le temps est assez dégueulasse mais franchement cela aurait pu être bien pire. 

J’ai téléchargé la trace gpx sur ma montre, j’ai hésité à lancer le parcours pour économiser la batterie mais finalement aucun regret car j’ai eu plusieurs doutes sur la direction à prendre. Il manquait quelques rubalises supplémentaires lors de croisement surtout en forêt. Au moins avec le parcours sur la montre, j'ai juste à vérifier lorsque j'ai une hésitation. Je redouble de prudence quant à l'autonomie car la cartographie est très énergivore. Je recharge ma montre par sécurité à 2 reprises (1 seule fois aurait probablement suffi) pour être sûr de ne pas voir s'éteindre mon précieux.

La prochaine barrière horaire et ravito se trouve 30km (c'est long !!) plus loin à Etangs les Hollandes. Là-bas j’y trouverai du ravito solide dont des pâtes qui me font envie d'avance. Le parcours est joli et très majoritairement en sentier mais cela reste l’Ile de France, j’en prends pas plein les yeux comme cela est possible en montagne.

 

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J'arrive enfin aux alentours du 50ème km, j'accuse un petit coup de moins bien depuis de nombreuses minutes, je me force à continuer de courir et de marcher le moins possible mais punaise j'arrive qu'à mi-parcours seulement. A la sortie d’un sentier qui doit me mèner directement au ravito, j’entends qu’on prononce mon prénom, je suis etonnée car mon dossard ne le précise pas. Je lève la tête pour savoir qui m'interpelle et m'encourage de la sorte et à ma grande surprise, je reconnais Laura (une Funkygirl) qui habite à proximité et qui est venue en famille pour me soutenir. Je suis tellement contente de la voir, surtout que je ne m'y attendais pas du tout, une réelle surprise. Je la serre dans mes bras et j'embrasse sa petite famille même si je dois sentir le poney (sorry !). J'ai l'honneur de rencontrer le petit dernier né, le beau William qui est au chaud dans sa poussette. Il est à croquer, il sera le futur tombeur de ses dames, c’est certain. 😋

Je marche avec eux tout en papotant jusqu'au ravito, cela fait du bien au moral mais je suis cuite, j'ai plus envie de courir. Je pointe à la barrière horaire à 11h54 (56min d'avance), nous sommes prises en photo par un des photographes officielles et je file prendre ma ration de pâtes dans la salle. Je retourne à l'extérieur les retrouver, le soleil est arrivé mais le vent est glacial, je vais pas pouvoir m'éterniser au risque de me transformer en stalagmite.

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Il y a beaucoup de monde à ce ravito, je me demande pourquoi, je comprendrai rapidement que c'est les coureurs du 50km qui attendent leur départ dans à peine plus d'1 heure. C'est l'heure pour moi de continuer mon chemin et de quitter Laura. Elle m'accompagne jusqu'à la sortie du ravito, une dernière grosse accolade et c'est reparti, j'ai encore 50km à parcourir !! Je suis transie de froid, il va me falloir reprendre la course pour me réchauffer rapidement.

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Je retrouve les sentiers assez vite et j'alterne entre marche et course avec la musique dans les oreilles, j'attends sagement, un regain d'énergie. J'ai un semi-marathon pour rallier le prochain ravito à Auffargis-La Sablonnière (71ème km). Je reçois quelques appels et de nombreux messages d'amis qui m'encouragent. J’en ai 2 qui m'envoient tellement de messages de blagues en tout genre et de gif que ma montre finit par bugger (les notifications s'affichent dessus). Cela me fait bien rire mais j'arrive plus à lire les données pendant un petit instant. Le terrain est relativement sec depuis le départ, je m'attendais à voir de la boue en quantité mais finalement non, cela rend l'avancée moins pénible.

Au bout d'un moment, ça y est les 1ers du 50km me doublent, de vraies fusées. Pendant ce temps, moi je marche ou je cours telle une tortue. L'impression de les voir voler et moi de raser le sol. Je me marre en m’imaginant faire un croche-patte au prochain qui passe, juste pour faire du bien à mon égo. 😂

Ca y est le ravito arrive, je pointe à 15h01 (1h01 d'avance), je grapille à chaque ravito quelques petites minutes sur les barrières horaires. Je ne dois pas flancher, elle est tout de même proche. Les ravitos sont assez variés, on trouve un peu de salés comme des tucs, du sucré en tout genre, dont des douceurs comme des barres Mars ou Twix pour le moral. J'évite les barres chocolatées par crainte de ne pas les supporter en courant. Je ne suis pas contre d'en magner une fois l'arrivée franchit. Je préfère piocher dans les assiettes salées pour changer de mon ravito personnel plutôt sucré.

Je finis par faire tomber la veste, j'en ai marre de la porter. J'ai les bras un peu au frais, mais ça reste raisonnable, je n'ai pas froid. Y a quelques averses de petites pluies ici et là mais franchement la météo nous épargne en ce jour et ça c'est cool.

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Prochain ravito à Clairefontaine au 89ème km (18 km plus loin), cela sera le dernier ravito avant l'arrivée. J'avance tant bien que mal, je retrouve par moment un regain d'énergie mais c'est pas folichon. Dans tout les cas, je n'ai qu'une hâte que cette course se termine. Avec quelques coureurs du 50km, on arrête pas de se doubler à tour de rôle, on finit même par s'encourager. Je pointe au ravito à 17h24 (1h36 d'avance). Je m'attarde pas trop, je veux terminer au plus vite, j'en ai ma claque !! 😂

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Il reste 11km avant la finish line, je tiens le bon bout. Je reçois un message de 2 copines qui me disent qu'une nana du 100km m'a doublé, je trouve cela bizarre car pour moi je n'ai que des coureurs du 50km qui m'entourent depuis un bon moment. Bon bah tant pis, si une fille m'a doublé je passe 2ème dans ma catégorie M1 et je m'en contrefous. De toute façon il m'est impossible d'accélérer pour aller la chercher.

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Je passe sur un sentier sablonneux, que c'est dur mais c'est beau, on surplombe une zone boisée et le soleil est bien là. Ce sol instable rend l'avancée super pénible, je n'ai plus de jambes, mais l'arrivée est enfin proche. Je lâche rien et je retrouve même de l'énergie pour accélérer un chouïa.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je finis par sympathiser avec un duo frère et soeur qui participent au 50km, on parle un peu de notre course. La soeur me sort que ça commence à faire long depuis 13h qu'ils sont partis et je réponds que j'en peux plus également depuis mon départ à 6h du matin. De là, elle me demande de répéter et sort quelques grossièretés qui nous feront rire 😂. Elle réalise que je suis sur le 100km, alors qu'elle pensait que j'étais sur la même distance qu’eux, elle avertit son frère et les deux me félicitent. Elle me trouve en forme pour autant de km, je lui assure que j'en peux plus mais qu'on arrive bientôt donc j'avance un pas devant l'autre. On papote un peu et elle me raconte son souhait de toucher à de longues distances dans un avenir proche. Un duo super sympa.

Ca y est, c'est la dernière montée avant l'ultime descente et enfin la délivrance qui se rapproche. Sur la montée, je double rapidement un homme et une femme, qui se trouve être la femme du 100km qui m'avait doublé juste avant Clairefontaine) mais ça je ne l'apprendrai qu'après la course terminée.

La finish line passée et le bonheur intense d'avoir terminé avec en plus, une avance sur la barrière horaire de 2h33. Il est 18h57 et il fait encore jour, je n'ai pas eu besoin de sortir la frontale pour terminer.

Je suis satisfaite de la gestion de ma course. C’était une course, sans difficulté apparente mais c’était justement ça la difficulté. Il fallait maintenir du rythme pendant 100km et c’était pas une mince affaire. Je manquais de foncier, c'était une préparation express (depuis mon opération, il y a 4 mois), pas forcément la meilleure. Le statut de finisher et sans bobo apparent me confirme que j’ai fais les bon choix.

Une bière et une raclette en guise de repas d'après-course m’attendent et je savoure ce moment avant de reprendre la route pour rentrer chez moi.

Me revoilà en piste, plus déterminée que jamais. 2023 est bel bien lancée !!

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  • Maman 41 ans, 2 enfants (1ère née en juin 2013, le 2ème né en mars 2017). Runaddict depuis 2014 et trailaddict depuis 2015. Je partage ma passion de la course à pied ry mes expériences en course.
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