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Cel_in_run
27 septembre 2019

Le Grand Trail de la Vallée des Lacs (90km)

Avant de lire ce récit, prévoyez de vous installer confortablement (pas trop non plus au risque de vous endormir), de prendre un café ou une boisson qui vous fait plaisir et 5-10 min de votre temps.

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Cette course me tentait depuis un moment pour le lieu (Gérardmer) que je connais pour y avoir passé des vacances sur place. J'ai eu un véritable coup de coeur pour cette ville et le massif des Vosges lors de ma première visite en 2011 avec l'envie d'y retourner encore et encore, tant j'ai trouvé ces endroits magnifiques. 

Cette course était donc une évidence.

Le Trail de la Vallée des Lacs propose plusieurs courses avec des distances allant de 5km à 90km. Le format 56km me tentait bien mais je trouvais qu'il lui manquait un petit brin de folie, le format 90km par contre me semblait complètement dingue. Gros dilemme, je cogite pendant plusieurs semaines. J'oscille entre le 56km la distance de la raison et le 90km un rêve mais une distance encore jamais parcourue avec un profil de 5000m D+. Je tente de rester raisonnable car depuis fin janvier, mon plan d'entrainement est orienté route pour courir mon premier marathon. Vous trouverez le compte rendu ici.

Marathon de Paris - Cel_in_run

Avant de parler de la course, il faut remonter à début 2018. L'envie de courir mon premier marathon se fait de plus en plus présente dans ma tête. Pourquoi je sais pas, le bitûme pourtant ne m'attire pas plus que ça, j'ai pris goût au trail et à tout ce que cette discipline apporte, la beauté des paysages, le dépassement de soi, le partage et l'entraide entre les coureurs.

http://celinrun.canalblog.com

Finalement la folie remporte la bataille et sur un coup de tête, début Mars je m'inscris sur le 90km. La carte bleu encore à la main, je me demande encore comment j'ai pu faire une chose pareille. Heureusement le marathon de Paris (Avril 2019) m'aide à ne pas trop y penser. Je reste focaliser sur ma préparation pour ce premier objectif de l'année.

Finisher du marathon de Paris et satisfaite de ma course, je prends à peine le temps de savourer que je dois repartir à l'entrainement et penser trail à fond. Depuis janvier, misant tout sur le travail de vitesse j'ai mis de côté le dénivelé. Il reste 6 semaines avant Le Grand Trail de la Vallée des Lacs, je réalise que ce délai est court, ce qui ne m'inquiétait pas plus que ça au moment de l'inscription !! 

Pour ces 6 semaines sous les conseils d'un ami, j'entame un plan d'entrainement spécifique trail, sur la plateforme en ligne Pace Trail Experience dont vous trouverez l'accès direct vers leur site internet ci-dessous.

PACE : Plan d'entraînement 100% trail

PACE est le spécialiste de l'entraînement 100% Trail. Nos Plans d'entraînement Trail sont élaborés par notre coach Eric Lacroix pour tous les niveaux et tous les objectifs.

https://www.pacetraining.run

Méthode d'entrainement différente de ce qu'on peut trouver ailleurs, elle ne se base pas sur une fréquence cardiaque ou VMA ou % de je ne sais quoi !! Elle privilégie l'écoute du corps, le ressenti de l'effort. On y trouve sur ce site plein de plans trail adaptés à chacun, du débutant au confirmé et pour tout format de course. Je suis un peu limitée niveau timing pour bien profiter de ce plan mais cela me donne une trame à suivre pendant ces 6 semaines. Période un peu compliquée avec des petits bobos ici et là (contracture au mollet) qui me font douter. Il m'aura fallu quelques séances de kiné-osteo pour en arriver plus au moins à bout. 

Le fameux week-end approche, la météo s'annonce pluvieuse d'après les prévisions que je consulte plusieurs fois par jour. J'établis une checklist de tout ce dont j'ai besoin pendant la course et aussi pour le sac de délestage. J'ai tendance à oublier quelque chose à chacune de mes courses, alors cette fois tout est passé au crible.

Départ pour Gérardmer le jeudi après-midi, je prends la route avec une collègue (Christelle) inscrite à la dernière minute avec son chéri (Jean-Pierre) qui lui, nous rejoindra sur place. Je la dépose à son hôtel vers 18h, je les retrouverai en soirée pour un petit dîner cool. Je file récupérer mon logement (réservé via airbnb) qui se trouve à 5min à peine du Lac. Je suis tellement heureuse d'être là dans cette ville que j'aime particulièrement.

Lac de gérardmer

Sans surprise, la nuit précédant la course est loin d'être reposante, je tourne en rond, je bouquine, pas l'impression d'être stressée mais faut croire que oui. En faite j'ai hâte d'être à la course comme ça on en parle plus après !!! 

photo officielle

Je suis restée au calme toute la journée du vendredi, il ne fait que pleuvoir depuis le matin donc pas trop envie de sortir. Une journée farniente comme ça fait longtemps que je n'ai pas eu. Je sors juste en début d'après-midi pour récupérer mon dossard et celui d'un ami, Ted qui arrivera de Paris sur le fil, peu de temps avant le départ. Le fait de passer devant l'arche d'arrivée me file un petit coup de stress.

 

IMG_7018

 

Direction la ligne de départ avec mon ami Ted arrivé en fin de soirée, à peine le temps de préparer ses affaires et de manger un morceau qu'il était l'heure d'y aller. Il fait frais et il ne pleut pas, je suis bizarrement pas stressée, Christelle et JP nous retrouve au dépôt des sacs, photos d'avant course, petits débriefings de l'organisation et c'est l'heure du coup d'envoi.

 

 

 

Je suis partagée entre l'euphorie et la peur de m'élancer dans ce qui est mon plus gros chantier. On traverse la ville animée de Gérardmer que l'on quitte rapidement pour monter en direction de la station de ski La Mauselaine. Je ne vois plus Christelle et JP, mais Ted est là et on papote un peu, le rire à laisser place à la concentration.

photo officielle

 

Il est tant de rentrer dans le vif du sujet en attaquant les montées du domaine skiable. Je monte tranquillement, de toute façon je ne peux pas trop faire autrement, le chamois reunionnais (Ted) part à l'action dans une aisance déconcertante et il n'est plus qu'une silhouette au loin parmis tant d'autres. Beaucoup de monde me double de chaque côté, je me déporte sur le coté du chemin pour ne pas gêner les plus rapides. Un traileur qui passe à ma hauteur me dit de rester sur le chemin, ce que je finis par faire, on est pas sur un single track y a suffisamment de place pour me doubler.

 

 

 

 

 

Arrivée dans les hauteurs, j'apercois Ted qui m'attend pour m'accompagner encore un peu, le brouillard et le vent sont bien présents et il fait froid dorénavant. Nous partons en direction de La Bresse, la course est devenue très calme. Les sentiers sont plutôt roulants, de grand chemins forestiers et aussi quelques passages en single, le sol est par contre très humide. Je suis plutôt à l'aise et profite de l'instant présent jusqu'au 14ème km.

Lors d'une descente en single, je me déconcentre en me focalisant sur le coureur devant moi avec ses bâtons, je glisse sur une racine que je ne vois pas et je chute en me tordant la cheville. C'est bête mais j'ai eu peur de me prendre un coup dans le tibia alors que j'avais juste à rester concentrée sur mes appuis. La douleur est vive sur le coup, je me relève et me remets à marcher puis trottiner, à cet instant le doute m'envahit, je suis hyper décue, la course me semble dorénavant compromise. Je ralenti nettement le rythme pour tenter d'assurer mes appuis et je fais grise mine par la même occasion, j'ai pris un gros coup au moral. Mon nouvel objectif est de rallier le 1er ravito qui se trouve au 19ème km, j'aviserais de la suite à ce moment là. Ted présent pendant ma chute, me donne quelques conseils pour me rassurer. Comme l'allure est lente, il finit par avoir froid et prend un peu d'avance pour se réchauffer.

Je rejoins le 1er ravito au tennis de Vertbruche, ma cheville est devenue complètement instable, je n'ai plus aucune confiance en mes appuis. Temps de course 3h26 pour 21km et 1100 D+, j'ai 2 km de plus à ma montre, 29 min avant la fin de la barrière horaire. Je m'installe sur une table libre à l'écart pour ôter mes baskets et voir l'étendue des dégâts. Finalement pas d'oedème, pas d'hématome, je sens quand même les ligaments douloureux. Ted me rejoins et m'encourage, il voit bien que le moral n'est pas au beau fixe. Je décide de repartir, je verrais bien comment les choses évoluent. Direction le Lac des Corbeaux avec Ted qui m'accompagne quelques minutes avant de prendre son rythme de croisière. En montant la nuit touche à sa fin, il est 5h du matin, le crépuscule laisse entrevoir la forêt de sapins qui m'entoure, avec le brouillard encore présent l'ambiance est mystique. C'est magique et tellement beau, j'en oublie l'espace d'un instant cette cheville qui me tourmente.

IMG_0138

 

Arrivée au Lac des Corbeaux, personne à l'horizon, le parcours continue de grimper et je réalise ne pas être en avance sur la barrière horaire suivante. Je reçois quelques messages d'amis et de famille qui m'encouragent, je les remercie rapidement et je leur reponds que j'ai peut être eu les yeux plus gros que le ventre.

 

 

 

 

 

 

 

 

2ème ravito au Pont de Blanchemer, j'arrive pile à l'heure sur la barrière horaire de 6h05 de course et je n'ai fait que 33km et 1900 D+ (toujours +2km). Le directeur de course est présent, il laisse 10 min de plus avant de stopper la course. Je réfléchis pas trop à ma cheville, je me ravitaille et repars directement. Une véritable course poursuite contre le temps est lancée où chaque minute compte pour tenter de rallier la barrière horaire suivante. Cela rajoute un stress énorme, je regarde sans cesse l'heure et le nombre de km parcouru. Le prochain ravito qui se trouve à Mittlach au 44km (46 à ma montre) me semble difficile à atteindre dans les temps impartis. Ce ravito est juste un point d'eau où l'on peut récupérer notre sac d'allègement, j'avais prévu un change complet et de quoi manger pour la suite de la course.

photo officielle

 

 

En attendant plusieurs côtes m'attendent avec un brouillard bien épais qui bouche le paysage.

 

 

 

J'arrive enfin au ravito de Mittlach, les bénévoles mettent un peu la pression à tous ceux présents. J'aperçois Christelle en train de se changer, je prends mon sac d'allègement et la rejoins, cela me fait du bien de la voir, une présence amicale et le moral revient. Je me dépêche pour repartir avec elle et je suis prête en moins de 5 min comme un sou neuf. Christelle me raconte son début de course et moi aussi, JP serait parti devant quasi dès le début et elle aurait croisé Ted qui repartait de ce ravito quand elle arrivait. 

Une belle côte nous attend d'entrée de jeu, environ 4.5km de montée et 700m de D+, finalement Christelle me distance très vite. Je continue mes calculs sur la barrière horaire suivante, 1h45 pour 12 km à parcourir, c'est tendu !! Une fois la montée fini, j'attaque une longue descente de 7km et 750 D+ avec le ravito en bas. La descente se fait dans la douleur, j'ai peur pour mes chevilles, je suis crispée tellement je freine des 4 fers. Je me résous même à accepter la sentence à venir du directeur de course qui mettra un terme à mon calvaire. Enfin le ravito et la délivrance qui s'offre à moi, le directeur de course est présent, il me reconnaît à force de me voir surfer avec la voiture balaie. Il vient me voir pour me prévenir qu'il reste 10min et me conseille de me poser un peu. Il me prévient également que ma copine (Christelle) vient tout juste de repartir donc je devrais la rattraper (j'y crois pas trop !), je remplis ma flasque de bouillon, je grignote un peu et tout compte fait je repars de suite, chaque minute compte.

Je prends une grande décision en repartant, j'en ai marre de m'insulter, marre de me plaindre, cette fois je vais jusqu'au bout et bordel de merde c'est comme ça et pas autrement.

En attendant c'est la montée du Hohneck qui m'attend, la plus grosse difficulté du parcours (5km et 800m D+) qui arrive après 58 km dans les pattes. Je rattrape un coureur qui se souviens de moi au 1er ravito et me demande des nouvelles de ma cheville. Nous formons un petit groupe de 5 en rejoignant d'autres coureurs, je reste à l'arrière et tente de suivre leur rythme mais je me fais un peu distancer puis finalement je réussi à recoller. A ce moment là, je trouve que l'allure du groupe est plutôt lente, la barrière horaire fait tic-tac dans ma tête. J'hésite à accélérer par crainte de me brûler les ailes puis tout compte fait je prends les devants et je décide de monter à mon propre rythme. Une partie de la montée se fait à découvert, le soleil est enfin présent, un petit coup de fatigue se fait sentir, je m'hydrate, mange et je branche mon MP3. Au loin, j'aperçois Christelle avec quelques coureurs, j'espère la retrouver pour faire quelques km ensemble.

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Je la récupére dans les derniers mètres de la montée, je suis super contente de la revoir, on rigole et se prend en photo. On profite vite fait du panorama que nous offre le sommet du Hohneck avec la vue enfin dégagée. Le ravito se trouve un peu plus bas et on arrive avec 10 minutes d'avance sur la barrière horaire. Au moment de repartir, je suis étonnée de voir un coureur de Seine et Marne que je croise de temps en temps sur des courses à domicile, on discute un instant et chacun repart de son côté.

 

 

 

 

 

Sommet du Hohneck

Prochain ravito dans 10 km au Lac de Lispach, on décide avec Christelle de finir la course ensemble, la descente est un peu technique avec un sol humide, on progresse tranquillement à cause de mes chevilles et d'un genou sensible pour Christelle.

Lac de Lispach

 

On finit par apercevoir le Lac de Lispach, on est un peu limite niveau timing, Christelle a un coup de moins bien et a du mal à courir, je me mets donc à accélérer dès le bord du Lac atteint pour signaler au directeur de course qu'on est toujours de la partie et que ma copine arrive juste derrière moi. Finalement en arrivant, je me suis trompée dans les horaires et on a toujours 10 min d'avance. Christelle arrive, je lui dis de s'asseoir et de bien se ravitailler, il faut remettre de l'essence dans le moteur avant de repartir. De mon côté, à part ces foutues chevilles en carton, je me sens bien, fatiguée mais ça va.

 

 

 

 

 

 

 

Reste plus que 14km pour rejoindre l'arrivée, un bénévole et le directeur de course avec qui je discute sont confiant pour notre sort. Il nous reste 3h40, cela semble beaucoup mais peu en même temps, faut pas trop traîner. A la sortie du ravito, c'est une succession de montées et de descentes qui nous attendent. Je continue à me tordre les chevilles (au total sur la course, 8 fois à gauche et 2 fois à droite), elles ont pris cher. On se prend une petite averse mais les nuages deviennent de plus en plus menaçant et on entend l'orage grondé au loin, y a des chances que ça nous tombe dessus d'ici la fin. En chemin, on croise des appareils photos avec déclenchement instantané, on se prend au jeu avec Christelle et on tape la pause à la vue de chaque objectif, cela nous fait bien rire.

trail de la vallée des lacs

trail de la vallée des lacs

trail de la vallée des lacsLe Lac de Gérardmer est là, tout proche, en retrouvant le bitume je me dis que c'est fini, mais en faite non, le balisage nous montre une dernière belle côte à grimper. Un coureur à côté de nous râle un peu mais pas le choix faut passer par là. On récupère ensuite la bonne route goudronnée qui nous emmène tout droit vers le Lac, la pente est plutôt raide, je n'arrive pas à laisser aller les jambes. Ca y est l'arche est là juste devant nous, putain j'y crois pas, je l'ai fais !! J'ai réussi alors que je donnais pas cher de ma peau depuis le 14ème km, mais non à la place de ça j'ai bouclé cette course en 19h36min, 24min avant cette foutue barrière qui m'a donné du fil à rétordre quasi dès le début.

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NB : on double un coureur sur la dernière ligne droite qui viendra nous pourrir notre photo finish !! lol

 

 

 

 

 

Ted est là pour nous accueillir suivi par JP qui nous retrouve. C'est l'heure des félicitations et des photos avec nos belles médailles. On part se changer avec Christelle, la douche attendra le retour au logement. Je découvre une cheville qui a doublé de volume, je ne l'ai pas du tout ménagé aujourd'hui mais je verrais ça plus tard, pour l'heure j'ai faim et je sens les vertiges de fringale arrivées. On se retrouve tous pour le repas d'après course, on échangera un agréable moment avec le directeur de course et un bénévole venus nous féliciter. L'orage finit par tomber, nous sommes ravis d'être au chaud.

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Je retrouve mon logement en soirée, après une nuit et une journée intense psychologiquement et physiquement. Je suis ko mais j'admire ma belle médaille, je suis FINISHER !!!

IMG_0151PS : cette course date déjà de Juin 2019. J'ai eu beaucoup de mal à me lancer dans ce récit, impossible de prendre le recul suffisant. Je manquais de bienveillance alors que je suis finisher, cette course était pour moi un échec car j'étais loin d'être au point physiquement. Puis j'ai fini par me lancer, écrire, effacer, reformuler et finalement c'est une bonne thérapie. LOL

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Commentaires
Y
Mais quel récit ! Je n’avais pas encore pris le temps de te lire ! J’adore ! J’ai pu me plonger dans mes singles préférés et autres lacs ! Énorme bravo pour avoir dû gérer cette course ! <br /> <br /> Bravo Capitaine 😘
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T
Bien beau récit... et oui, parfois il faut laisser du temps pour apprécier objectivement le chemin parcouru ;o)<br /> <br /> <br /> <br /> Au fait... ce n'est pas encore totalement figé, mais l'année prochaine je vais suivre tes pas ;o) avec mes potes dimanche, dans la voiture nous avons quasi décidé de faire ce 90km... qui me semble un bon step dans ma prépa pour Serre-Ponçon...
Répondre
T
Pour l'avoir vécu en grande partie à tes côtés, tu ne peux qu'être fière de cette belle victoire. Le trail c'est savoir puiser dans ses dernières ressources physiques et morales, c'est ce que tu as fait. T'es une vrai guerrière des sentiers. Tu connais désormais ton talon d'Achille, enfin ta cheville d'Achille. Il te faut travailler pour avoir 200% confiance en elle. <br /> <br /> Merci de m'avoir fait découvrir cette magnifique région de Gérardmer et le Massif des Vosges. Cela restera un de mes plus beaux souvenirs de trail, weekend juste parfait. On y retourne?😉😘
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  • Maman 41 ans, 2 enfants (1ère née en juin 2013, le 2ème né en mars 2017). Runaddict depuis 2014 et trailaddict depuis 2015. Je partage ma passion de la course à pied ry mes expériences en course.
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